Club Export - "Seul on va vite, ensemble on va plus loin"

La cinquième édition des rencontres Réunion-Maurice qui avait pour thème cette année « développement durable et financement de projets vers l’Afrique » s’est déroulée les 13 et 14 avril à Saint-Denis en présence d’une délégation mauricienne de cinquante chefs d’entreprises et institutionnels ainsi qu’une centaine de Réunionnais. Cet événement, organisé par le Club Export Réunion en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie France-Maurice (CCIFM), était soutenu par la Région Réunion et l’Europe.

Gilles Couapel, président du Club Export, s’est félicité de la longévité de ces rencontres sur le développement durable : « Après l’innovation, les biotechnologies et les smart cities, le thème du financement de projets vers l’Afrique donne une perspective aux entreprises de nos deux iles. Aller ensemble attaquer le continent africain, marché à forte croissance, demandeur de savoir-faire et de qualité, est un défi que nous pouvons relever. D’une part grâce à l’ouverture de l’ile Maurice à l’international et sa position boursière, d’autre part grâce à l’excellence de la R&D de la Réunion et aux normes européennes de nos produits et services ». Le président propose par ailleurs, à l’instar du modèle des Iles Vanille de créer un label économique régional.

Catherine Dubreuil-Mitaine, la toute nouvelle présidente de la Chambre de commerce etd’industrie France-Maurice, partenaire de l’événement depuis sa création, a souligné la concrétisation de certains projets présentés lors des dernières rencontres, comme celui entre le Cyroi et Quantilab, un projet en cours entre l’AFD et l’Agorah, ainsi que la signature d’accords de partenariat pour la formation sur le bâti tropical. Elle ajoute souhaiter que des missions conjointes Club Export/CCIFM puissent être organisée vers les pays cibles.

Danièle Le Normand, vice-présidente du Conseil régional déléguée au développement économique des entreprises, rappelle que « la Région Réunion a fait de la coopération régionale un des axes majeurs de sa politique de développement grâce à l’application du programme européen INTERREG. C’est une opportunité pour les deux îles de s’unir dans la conquête de nouveaux marchés, notamment sur le continent africain. » La vice-présidente a remercié le Club Export pour cette initiative, pour preuve le nombre de participants. Elle souhaite vivement que cet événement se pérennise car il montre son efficacité.

Le président du Board of Investment Mauritius, Gérard Sanspeur, associe le développement durable au concept de « résilience », une nécessité face à « l’imprévisibilité de notre environnement ». Il reconnait l’expertise réunionnaise dans les énergies renouvelables et affirme la volonté de l’île Maurice de coopérer dans la réalisation de sa transition énergétique. Le représentant mauricien termine son discours en faisant part de l’importance des acteurs privés dans le développement durable, moteur clé de l’innovation.

François Mandroux, premier vice-président du Club Export et commissaire des rencontres, ajoute : « Ce thème récurrent du développement durable représente une vraie stratégie qui structure nos relations dans la continuité. D’une part à moyen-long terme autour de la qualité et de la valeur ajoutée, d’autre part à court terme dans une dynamique de développement d’affaires. Nous sommes une des rares manifestations de coopération économique s’inscrivant dans la durée ».

Raj Makoond, CEO de Business Mauritius, a quant à lui souligné l’importance et l’efficacité de la plate-forme privé-privé créée en 2014 entre nos deux iles. Il a insisté sur l’intérêt majeur d’une approche par projets. « La Réunion a une forte capacité de recherche et de grosses potentialités en matière d’énergies renouvelables. Il nous faut trouver les complémentarités et impliquer les opérateurs » a-t-il souligné.

Catherine Gris, CEO de l’Association of Mauritian Manufacturers, constate que l’industrie mauricienne est à un tournant. Pour elle, développer le business doit passer par l’innovation. « Nous devons viser des pays ensemble, prudemment, avec plusieurs types de produits. Je propose de mettre en place un Club des dirigeants Maurice-Réunion pour qu’ensemble ils construisent des plans de conquête des marchés africains ».

Pour Raju Jaddoo, secrétaire général de la MCCI, l’approche « one product-one country » n’est pas une bonne démarche. « Il faut travailler de façon plus intelligente, établir un trade maping, créer des passerelles. Mais aussi accélérer la formation et favoriser la mobilité des jeunes ».

Tout au long de ces deux journées de rencontres bilatérales se sont tenus des ateliers thématiques sur l’internationalisation des entreprises en Afrique, sur les stratégies de financement dans le domaine du tourisme ou de l’énergie, sur les labels, réseaux et marketing international, le développement de projets innovants, la gestion de l’eau et des déchets au niveau régional et enfin les conditions de réussite des entreprises en Afrique.

Des visites de sites ont été proposées aux entreprises mauriciennes sur trois parcours de visites :
-  Traitement des déchets et de l’eau chez RVE à Saint-André
-  Eco-tourisme avec la visite de la Maison du Parc national en partenariat avec l’IRT à la Plaine des Palmistes
-  Energie et partenariats industriels avec la centrale photovoltaïque du projet Bardzour d’Akuo Energy au Port.

Pendant les deux journées, quatre-vingt rendez-vous d’affaires BtoB organisés par Business France ont permis aux entreprises des deux iles de se rencontrer afin de bâtir des partenariats.

Les prochaines rencontres entre les deux iles se dérouleront à Maurice en septembre 2018 avec pour thématique probable « développement durable et économie circulaire ».

Club Export - 5èmes rencontres Réunion-Maurice