Délégation du Club Export au Mozambique

Une délégation de quatre entreprises réunionnaises a participé à une mission au Mozambique organisée par le Club Export en partenariat avec le Club d’affaires France-Mozambique, du 30 août au 3 septembre 2017 : Simplon Réunion, Groupe Géode, SAS SPP, Seanergy OI. Des rencontres essentiellement ciblées en B to B avec une présence sur la FACIM (Foire agricole, commerciale et industrielle du Mozambique). Trente-deux rendez professionnels BtoB étaient organisés à cette occasion entre les entreprises réunionnaises et de futurs partenaire mozambicains.

François Mandroux, premier vice-président du Club Export, chef de la délégation à Maputo, fait un point sur le climat des affaires et les perspectives à court terme :

« La première chose qui frappe en arrivant à Maputo, c’est la qualité des infrastructures et la bonne apparence de la vile.
Et pourtant le PIB par tête est de 426 $, légèrement supérieur à celui de Madagascar : 382 $.
Le pays est aujourd’hui pénalisé par la crise de confiance des bailleurs suite à l’épisode des « dettes cachées ». Ceci a provoqué un arrêt brutal de son expansion.
En remettant les comptes à jour, le pays voit son taux d’endettement exploser à 116 % du PIB.
Le taux d’inflation : 15 % en 2017 reste élevé et les taux d’intérêt par conséquence explosent à 22 %.
Le pays reste, en dehors des zones urbaines, peu développé et sa population pauvre (46 % de la population vit avec moins d’1 $ par jour).
En revanche les richesses du sous-sol sont énormes : neuvième réserve mondiale en gaz naturel, dixième dépôt mondial de charbon ; premier dépôt mondial de graphite, et aussi rubis, sables lourds (titane), or et pierres précieuses.
Le tourisme a aussi un fort potentiel et est à développer.
Sur le plan des acteurs du business, les Sud-africains trustent les marchés de biens et services de grande consommation. Très peu d’industries agroalimentaires sont installées au Mozambique, quasiment tout est importé d’Afrique du Sud.
Dans les autres secteurs, le Portugal reste très présent.
Ces deux communautés se considèrent « chez elles » aux Mozambique et se serrent les coudes.
Les chinois sont aussi présents et construisent les infrastructures : ponts, routes etc.
Les entreprises françaises sous la forme de filiales sont au nombre d’une quarantaine.
Le Club d’Affaires France-Mozambique (partenaire du Club Export) est très dynamique et devrait passer sous statut CCIFM (Chambre de commerce et d’industrie France-Mozambique) en 2018.
Comment percer au Mozambique ? Face à ce contexte, il est conseillé de s’appuyer sur la communauté française et ses entreprises implantées. Les secteurs porteurs sont la logistique, les infrastructures et l’assainissement, les énergies renouvelables, la santé, l’industrie pétrolière et minière, les bureaux d’étude et travaux spéciaux …
Le Mozambique développe des zones franches et zones économiques spéciales. Maurice en a bénéficié notamment dans l’agriculture. Il existe également des débouchés dans les industries agroalimentaires. »


Côté entreprises, Seanergy OI dirigée par Dominique Thirel, s’est implantée localement en 2016. Pour lui « Il apparait important de mettre en place une stratégie de « chasse en meute ». Créons des groupements ou cluster alliant une batterie de compétences, du logisticien, facilitateur local, bureau d’étude, des entreprises, un financeur, du SAV et services divers. Il faut une bonne dose de persévérance au regard des démarches administratives. Le chef d’entreprise doit pouvoir se concentrer sur son cœur de métier. »

Le groupe Géode, présent au sein de la délégation, confirme qu’un projet de cluster serait facilitateur. Les démarches sont en cours entre Seanergy OI, Géode, Simplon Réunion pour un regroupement d’entreprises.

Pour Anthony Lebon de la SAS SPP, spécialisé travaux spéciaux difficiles d’accès « il existe des opportunités avec les bailleurs et non avec l’Etat (problème de dette cachée). Il faut se positionner sur un marché de niche, être bon en communication et offrir une réelle valeur ajoutée. Nous reviendrons en janvier-février prochain. »

Farid Humblot de Simplon Réunion (TIC), labellisé French Tech, confie qu’il « est en phase de montage de deux opérations dans la formation aux formateurs avec des entreprises privées rencontrées lors de BtoB, dans la perspective de créer un rayonnement Mozambique-Madagascar. Le pays manque de « middle management ». Il a prévu de revenir au Mozambique en fin du premier trimestre 2018.

Délégation du Club Export au Mozambique